CINEMA : image et tyrade de Cyrano de Bergerac

Publié le par Fearghus


Quel grand film si l'en est avec comme interprète principal : Gérard DEPARDIEU, grandiose et charismatique dans l'incarnation de Cyrano

Sortie au cinéma le 28 Mars 1990   

Synopsis :


Cyrano de Bergerac est amoureux de sa cousine Roxane. Mais, celle-ci lui avoue qu'elle aime Christian de Neuvillette, un nouveau cadet qu'elle lui fait promettre de protéger. Conscient de son manque d'esprit, Christian obtient par ailleurs de Cyrano, qu'il écrive pour lui ses lettres d'amour à la belle Roxane.

Grand Film - Grands Acteurs :

Gérard Depardieu Cyrano De Bergerac
Anne Brochet Roxane
Vincent Perez Christian de Neuvillette
Jacques Weber Comte De Guiche
Roland Bertin Ragueneau
Philippe Morier-Genoud Le Bret
Pierre Maguelon Carbon de Castel Jaloux
Josiane Stoléru Le Duenna
Anatole Delalande L'enfant
Ludivine Sagnier La petite fille
Alain Rimoux Le Prêtre
Philippe Volter Vicomte de Valvert
Jean-Marie Winling Lignière
Louis Navarre  
Gabriel Monnet

 

La très célèbre tirade de Cyrano jouée par DEPARDIEU et ce avec Brio:

L'intimidation. Cyrano de Bergerac : la tirade du nez.

CYRANO
Avis donc aux badauds
Qui trouveraient plaisant mon milieu de visage,
Et si le plaisantin est noble, mon usage
Est de lui mettre, avant de le laisser s'enfuir,
Par devant, et plus haut, du fer, et non du cuir !

DE GUICHE, qui est descendu de la scène, avec les marquis
Mais à la fin il nous ennuie !

LE VICOMTE DE VALVERT, haussant les épaules
Il fanfaronne !

DE GUICHE
Personne ne va donc lui répondre ?...

LE VICOMTE
Personne ?
Attendez ! Je vais lui lancer un de ces traits !...
Il s'avance vers Cyrano qui l'observe, et se campant devant lui d'un air fat.

Vous.... vous avez un nez... heu... un nez... très grand.

CYRANO, gravement
Très.

LE VICOMTE, riant
Ha !

CYRANO, imperturbable
C'est tout ?...

LE VICOMTE
Mais...

CYRANO
Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme...
En variant le ton, - par exemple, tenez
Agressif : « Moi, monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D'écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L'animal seul, monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampéléphantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! »
Cavalier : « Quoi, l'ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C'est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque ? Êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
? Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve.

DE GUICHE, voulant emmener le vicomte pétrifié
Valvert, laissez donc !

LE VICOMTE, suffoqué
Ces grands airs arrogants !
Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants !
Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses !

CYRANO
Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances

 

OU encore ...

Quelques citations célèbres de la pièce [modifier]

« Tous les mots sont fins, quand la moustache est fine! »
« Que dites-vous ? C'est inutile ? Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès !
Non ! Non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile ! »

Une tirade célèbre de cette pièce est la Tirade des nez (acte 1, scène IV) où Cyrano de Bergerac se prête au jeu de l'autodérision pour montrer le manque d'esprit du vicomte de Valvert qui vient d'essayer de se moquer de son grand nez. Il décline sur divers tons, les boutades qu'on pourrait lui adresser. La plus connue de toutes est celle donnée sur le ton descriptif, exemple typique de gradation et d'hyperbole :

« C'est un roc !… C'est un pic !… C'est un cap  !… Que dis-je, c'est un cap ?… C'est une péninsule ! »
Note : voir la scène 4 de l'acte I pour la totalité de la fameuse Tirade du Nez.

Un autre vers est bien connu, qui décrit bien le personnage, et qui sera repris dans le langage courant :

« Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances »

Et une définition du Panache :

"Quel système est le tien ?[...] -Mais le plus simple de beaucoup./J'ai décidé d'être admirable, en tout, pour tout!"

 

Publié dans rumnaheim

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